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infinie des particules de ce tout, qui est à peu près rien. Tout ce monde, quand la main de Dieu le soupèse, quel poids a-t-il ? Quand le regard de Dieu l’embrasse, quelle étendue a-t-il ? Quand il le voit, que lui en semble ? Et quand il le pénètre, qu’y trouve-t-il ? Voilà la question. La plus terrible des catastrophes imaginables, la conflagration de l’univers, que pourrait-elle être autre chose que le pétillement, l’éclat et l’évaporation d’un grain de poudre à la chandelle ?

ô vérité ! Il n’y a que les âmes et Dieu qui offrent de la grandeur et de la consistance à la pensée, lorsqu’elle rentre en elle-même, après avoir tout parcouru, tout sondé, tout essayé à ses creusets, tout épuré à sa lumière et à la lumière des cieux, tout approfondi, tout connu.