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était bien excusable ; elle perdait, avec une mère adorée, l’espoir de jamais rentrer dans ses biens ; exposée en outre à la merci des évènemens, et réfugiée dans un pays étranger, son sort eût été affreux, si elle n’eût trouvé en moi un appui et un consolateur, un amant tendre et un ami sincère. Elle balança d’autant moins à me donner sa main, que c’était sa mère qui, la première, avait fixé notre union, et le regret de ne pouvoir assister à cette cérémonie fut le seul qu’elle emporta dans la tombe.

Lorsque le temps prescrit par la décence et l’usage fut écoulé, je reçus la main d’Éléonore, sans prévoir le sort qui nous attendait, sans