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formes étaient tellement empreintes dans mon imagination, qu’aidé par l’amour, je réussis complettement dans la ressemblance. Déjà mon travail était achevé, lorsque je fus sur le point d’en perdre le fruit. Un jour que je me contemplais, que je m’admirais dans mon propre ouvrage, et que je jouissais d’avance de la surprise que j’allais causer à Sophie, je fus tiré de l’état de ravissement où j’étais plongé, par l’entrée subite de la jalouse Thomill ; le feu du ciel serait tombé à mes pieds, que ma frayeur eût été moins grande. Soupçonnant le motif de mes absences, elle avait pris le parti de m’épier et de s’assurer par elle-même de la cause de