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passai pour un journalier qui se rendait aux champs. Sophie, assise sur son âne, allait en avant accompagnée de la vieille ; quoiqu’elle-même fût déjà passée lorsque j’atteignis les barrières, elle faillit s’évanouir de frayeur, quand elle me vit parler à un factionnaire, à qui, pour ôter toute défiance, je demandai l’heure qu’il était. En la rejoignant l’instant d’après, je la trouvai pâle et défaite, semblable à une femme qui vient de se trouver mal. Lorsque je l’eus rassurée je congédiai la vieille, pour faire perdre la trace du chemin que nous avions pris ; nous marchâmes le reste du jour sans nous arrêter, et le soir nous arrivâmes au bourg de