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CHAPITRE II

LE BORDEREAU

I

Mercier a ordonné de découvrir le traître.

Comme il a été décrété que l’inconnu appartient au ministère de la Guerre, l’enquête y est circonscrite. Le problème, affreusement simple, consiste à trouver une écriture similaire.

Les recherches durèrent exactement trois jours. Le 26 septembre, le général Renouard, faisant fonctions de chef d’État-Major, « en remplacement du titulaire[1] », avait montré le bordereau aux chefs de bureau et aux différents chefs de service. Tous ces officiers ayant déclaré « que cette écriture ne leur rappelait rien », Sandherr fit photographier la pièce par un agent sûr, Tomps, au service spécial du ministère[2]. Puis, le 4 octobre, Renouard avait distribué ces épreuves photographiques aux chefs des divers bureaux[3]. Ceux-ci

  1. Rennes, I, 570, Fabre.
  2. Cass., I, 763 ; Rennes, III, 360, Tomps.
  3. Rennes, I, 570, Fabre.