individu qui avait éveillé d’abord ses soupçons ; il lui avait demandé de produire son brevet d’officier, hésitait toutefois à s’engager personnellement avec lui. L’espion n’était pas novice, avait travaillé « déjà quelque part ailleurs ». Les documents, livrés ou promis, sortaient du ministère, d’où leur importance. Enfin, à la suite du mot absolue et de deux lettres d’un mot mutilé, ces trois mots étaient écrits en français : « Bureau des renseignements ». Mais ni Sandherr ni Mercier n’y virent une piste à suivre.
On classa comme dénuée de toute importance une lettre de Panizzardi à Schwarzkoppen ; l’Italien y recommandait à l’Allemand de ne pas parler « à son ami » d’une question, d’ailleurs banale, dont lui-même avait entretenu le colonel Davignon[1].
En mars, communication verbale du marquis de Val-Carlos à l’agent Guénée. Il lui confirme que Schwarzkoppen et Panizzardi ont formé une sorte d’association. Il l’engage à dire au commandant Henry, pour qu’il le répète au colonel Sandherr, « qu’il y a lieu de redoubler de surveillance au ministère de la Guerre ». « Il résulte de ma dernière conversation avec eux qu’ils ont, dans les bureaux de l’État-Major, un officier qui les renseigne admirablement. Cherchez, Guénée ; si je connaissais le nom, je vous le dirais. »
Le mois suivant, Val-Carlos renouvelle ses avertissements à Guénée : « Vous avez un ou plusieurs loups dans la bergerie. Cherchez[2]. »
- ↑ « Comme les premiers mots de cette lettre, dépose le commandant Cuignet (Cass., I, 361), paraissaient se rapporter à une question absolument banale, recrutement ou appel, on ne procéda pas immédiatement à la reconstitution de la pièce, qui paraissait être sans importance. » Elle l’était, en effet, et l’importance qu’on lui attribuera par la suite sera toute factice.
- ↑ Rennes, I, 85, Mercier. Sur les rapports de Val Carlos et de Guénée, voir t. VI, 299.