bousser. « Le huis clos s’impose » ; écrit-il, et plus ici qu’ailleurs, « parce qu’il importe de ménager les susceptibilités de la puissance engagée », et « pour éviter un casus belli »[1]. De même Judet, dans le Petit Journal : « Le huis clos est notre refuge inexpugnable contre l’Allemagne[2]. » Quoi ! la guerre pour cet espion, pour ce juif ! On jouait de cette peur imbécile, le patriotisme professionnel étant fait surtout de lâcheté.
La Libre Parole joua une autre comédie ; elle se divertit, jusqu’à la veille du procès, à présenter le huis clos comme imposé par Hanotaux, laquais de l’Allemagne, à Mercier[3]. Hanotaux avait offert sa démission, comptant provoquer une crise, où Mercier aurait été sacrifié. Mais Mercier avait vu le piège. À la dernière heure, le matin du procès, Drumont feignit d’accorder le bénéfice des débats publics, tout en insultant les écrivains qui avaient protesté contre le huis clos, corrompus et vendus qui osaient parler au nom de « la vieille armée[4] ». Mais le moine de la Croix, capucin de la Ligue, hirsute et cynique, dédaignait ces finesses. À la même heure, il réclama, exigea « le huis clos le plus absolu » ; sinon, le prétexte est tout trouvé « pour les agités qui rêvent de troubler la paix de l’Europe[5] ».
III
Tout à coup, le champ de bataille s’élargit.
Aux causes de doute qui existaient déjà, d’autres