Page:Joseph Reinach - Histoire de l’Affaire Dreyfus, La Revue Blanche, 1901, Tome 1.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
268
HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


Il y avait, dans les cartons, d’autres pièces qui rendaient impossible d’appliquer à Dreyfus celles qui avaient été choisies par Henry. Elles y restèrent enfouies, plus profondément.

Sandherr examina avec Cordier les pièces triées par Henry.

La première était cette lettre signée Alexandrine, avec la fameuse phrase : « Ci-joint douze plans directeurs de Nice que ce canaille de D… m’a donnés pour vous. » Cordier eut l’impression que « c’était une antiquité », « une vieille pièce »[1]. Cependant, il dit à Sandherr : « Tout cela n’a pas l’air de signifier grand’chose, mais, enfin, il y a une initiale ; on peut l’envoyer. » Il entendait, affirme-t-il, qu’on pouvait la joindre à l’instruction[2].

Cette légèreté d’un très honnête homme, avouée par

    viens plus du nombre — dont une très importante, ayant un caractère extra-confidentiel, si vous voulez même : extra-secret. » C’est après avoir lancé son fameux : (« Allons-y ! » qu’Henry a raconté au procès Zola (audience du 12 février 1898) qu’il avait constitué lui-même le dossier secret. Mais, précédemment, ce souvenir l’avait gêné. Voir t. II, 658.

  1. Cass., I, 298 ; Rennes, II, 511 et 514, Cordier.
  2. Rennes, II, 514, Cordier.