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CHAPITRE VI
LA CAPITULATION DE MERCIER
I
Pendant cette même quinzaine tumultueuse de novembre, plusieurs preuves de l’innocence de Dreyfus arrivèrent à Mercier.
Le 29 octobre, quand la Libre Parole avait publié sa première note, Schwarzkoppen s’était inquiété. Il avait souvent prémuni Esterhazy contre ses imprudences, s’étonnant de son audace à venir, en plein jour, à l’ambassade. « Vous vous ferez prendre ! » lui disait-il. Esterhazy haussait les épaules, demandait un verre de schnaps.
Schwarzkoppen dit sa crainte à Panizzardi. Associé à son collègue italien, il lui avait confié son aventure[1], sans toutefois nommer Esterhazy. Celui-ci, déclamant son admiration pour l’Allemagne, et trop haut, de façon presque suspecte, se faisait un plaisir de documenter l’at-
- ↑ Cass., I, 469, Trarieux. (Récit du comte Tornielli, ambassadeur d’Italie à Paris.)