avec une fausse date, mais que le texte qui en a été donné par Mercier diffère entièrement de l’original qui figure au dossier secret.
« Aux dénégations si précises et si concordantes des autorités allemandes et italiennes, les adversaires de la revision ont cherché à opposer les déclarations du colonel Schneider, attaché militaire d’Autriche-Hongrie à Paris. Au cours de sa déposition à Rennes, le 13 août 1899, le général Mercier a été amené à parler des confidences que lui avait faites le colonel Sandherr sur le rôle actif que jouaient certains attachés militaires étrangers dans l’organisation du service d’espionnage ; et, pour montrer que ces appréhensions n’étaient que trop justifiées, il a fait donner lecture au Conseil de guerre d’une pièce ainsi conçue :
« On avait déjà émis bien des fois pareille supposition que le traître est autre que Dreyfus, et je ne serais pas revenu là-dessus si, depuis un an, je n’avais appris par des tierces personnes que les attachés militaires allemand et italien auraient soutenu la même thèse dans les salons à droite et à gauche. Je m’en tiens toujours et encore aux informations publiées dans le temps au sujet de l’affaire Dreyfus. Je continue à les considérer comme justes et estime que Dreyfus a eu des relations avec les bureaux confidentiels allemands de Strasbourg et de Bruxelles, que le grand État-major allemand cache avec un soin jaloux même à ses nationaux[1]. »
« Le général Mercier, qui a refusé de faire connaître comment il s’était procuré ce document, n’avait pas donné le nom[2] de l’auteur de cette pièce, mais il lui avait formellement attribué comme date celle du 30 no-