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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS

Il me semble très invraisemblable que j’y sois mêlé directement ; bien, il se peut qu’on me fasse quelques inconvénients à Berlin, à cause de notre conversation de 1899 ; je n’y peux rien changer.

Je vous prie, mon cher camarade, de vouloir bien garder cette lettre entre nous deux et de me pardonner mon très mauvais français ; j’ai passé des années sans parler ni écrire français, même des journaux me manquant. Auriez-vous peut-être l’amabilité de m’envoyer les numéros des journaux qui s’occupent de votre déposition. Je serais mieux armé.

Je regrette infiniment votre mauvaise santé, etc.

Lieutenant-colonel Dame.

VII

Lettres du général Mercier
au Premier Président de la Cour de cassation


Paris, 6 juillet 1906.

Monsieur le Premier Président,

J’ai attendu que le réquisitoire de M. le procureur général Baudouin fût terminé pour vous adresser, au sujet de ce document, une protestation qui en vise et la forme et le fond.

Pour ce qui concerne la forme, je ne crois pas avoir besoin d’insister. La Cour a pu se faire elle-même, à l’audition du réquisitoire, une opinion sur des violences d’appréciations et sur des intempérances de langage, dont elle trouverait difficilement l’équivalent dans ses archives.

Pour ce qui concerne le fond, il ne m’est pas possible de suivre et de combattre pas à pas, dans une simple