dans le faux témoignage de Cernuski à Rennes), qui permît d’expliquer les falsifications d’écriture de Dautriche et les opérations de Mareschal et de François. « Jusqu’à quel point ces officiers étaient-ils coupables ? » Rabier accusait la fièvre contagieuse de l’Affaire, l’air empesté du fameux bureau, d’où la folie avait fait sortir déjà tant d’étranges aberrations, et le métier même imposé à ces soldats, avec tout ce qu’il comportait professionnellement de basses compromissions et d’accommodements périlleux avec l’honneur. « Ainsi, écrivait-il, si jamais la loi d’oubli et de pardon votée par les Chambres a lieu d’être appliquée », c’est bien dans ce douloureux procès. Il a cherché à montrer que les faits allégués sont « constants », mais ces faits tombent sous le coup de la loi d’amnistie ; il en requiert en conséquence le bénéfice pour les accusés.
C’était encore la défaite ; elle était inévitable ; mais ce n’était pas la fuite et ni les officiers ni leurs avocats[1], pour certains qu’ils fussent de l’acquittement, n’abordaient sans émotion cette dernière rencontre[2].
André commanda la fuite. Impulsif et incohérent d’un bout à l’autre de cette affaire qu’il avait témérairement engagée et brutalement conduite, troublé, ce jour-là, jusqu’au désarroi par le scandale de « l’affaire des fiches » qui venait d’éclater[3], il envoya à Rabier l’ordre le plus extravagant[4]. C’était d’abandonner l’accusation, non point parce que les débats en auraient révélé l’insuffisance ou en raison de l’amnistie couvrant
- ↑ Auffray et Louis Rollin pour Dautriche, Alpy et Colin de Verdière pour Rollin, Henri Bonnet et Gaston Lacoin pour Mareschal, Chenu et Bazile pour François.
- ↑ « Je me vois encore tout enfiévré de l’attente… » (Auffray, Affaire Dautriche, 14).
- ↑ Voir p. 402.
- ↑ 7 novembre 1904, dixième audience.