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CHAPITRE VII

MORT DE FÉLIX FAURE

I

Le 16 février, Félix Faure, se sentant las dès le matin[1], ne monta pas à cheval, comme il en avait l’habitude, avant le Conseil. Les exercices physiques, dont il eut toujours le goût, l’avaient maintenu longtemps en forme, et, comme il mettait naturellement du ridicule dans tout, il avait étalé jusqu’en ces derniers mois l’orgueil de sa belle santé, une santé « royale ». Dans un livre qu’il avait fait paraître sur le château de Rambouillet[2], une image le montrait, au retour de

  1. Récit de Le Gall, directeur du cabinet civil, dans le Figaro du 22 février 1899 : « Le Président nous dit qu’il se sentait les jambes molles. »
  2. Les Chasses de Rambouillet depuis les temps primitifs de la Gaule jusqu’à nos jours (Imprimerie Nationale, 1898). — Une autre gravure, intitulée Minuit, le représente méditant, une plume à la main ; une autre (l’Île des Rochers), debout à la proue d’une barque, sur l’étang où vogue un cygne, au clair de lune.