pabilité de Dreyfus « s’établissait » par trois ordres de preuves : 1° les aveux ; 2° la discussion technique du bordereau ; 3° les pièces secrètes, et que celles-ci, qu’il avait reclassées lui-même, étaient également de trois sortes : celles qui se rapportaient à l’Affaire ; celles qui n’avaient qu’un intérêt de rapprochement ; « les fausses ou suspectes[1] ».
Sur les notes du bordereau, ses arguments, comme ceux de Cavaignac et de Roget, ne laissaient rien subsister du rapport de d’Ormescheville, et, pareillement, ils se ruinaient eux-mêmes, soit qu’il les étayât sur des faits inexacts, soit qu’il en produisit d’exacts, dont la conséquence lui échappait.
Ainsi, il soutenait que « les stagiaires de deuxième année avaient été avisés seulement le 28 août 1894 qu’ils n’assisteraient pas aux manœuvres[2] », alors qu’ils en furent avertis, par Gonse, lui-même, dès le mois de mai[3], d’où l’impossibilité, à quelque date qu’on place le bordereau, de l’attribuer à Dreyfus ; et il convenait que « le frein hydraulique était dans le domaine public depuis 1883 », mais sans en tirer qu’il n’y avait qu’un officier étranger à l’artillerie pour l’annoncer, onze ans après, comme un document précieux[4].
- ↑ Cass., I, 357, Cuignet.
- ↑ Ibid., I, 351, Cuignet.
- ↑ Circulaires des 15 et 17 mai 1894, versées au dossier de Rennes par Fonds Lamotte, ancien stagiaire. (III, 228.) La note du 17 mai est contresignée de Gonse.
- ↑ Cass., I, 350, Cuignet. — D’ailleurs, le principe et le dispositif de l’hydropneumatique étaient connus eux-mêmes depuis longtemps. Le dessin du frein figure, dès février 1894, dans un projet de règlement lithographié à la presse régimentaire du 21e régiment d’artillerie. Je le reproduisis dans le Figaro du 24 mai 1899 ; Moch en remit l’original à Mornard (III, 661). Selon Hartmann (I, 521), l’espion Boutonnet avait pu donner, dès 1890, des renseignements précis sur cet appareil.