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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


Scheurer, Pécaut, Monod, Allier, Lalance, Leblois, Stapfer, Buisson, Steeg, Pressensé, tous ces hommes étaient protestants.

Les différences dogmatiques entre le catholicisme romain et le protestantisme paraissent peu de chose aux rationalistes : un peu plus, un peu moins de surnaturel. Et le protestantisme est illogique : de ce point de départ, l’examen, il aboutit à la foi, à une religion aussi codifiée que les autres. Cependant le fond, le tréfonds du protestantisme reste l’Examen. Et cela suffit. Toute la mentalité des nations, des familles, des individus qui sont allés à Luther, en a été bouleversée, modifiée, illuminée à jamais.

XVIII

Soutenus par de tels exemples, les combattants de la première heure se sentirent très fortifiés.

Scheurer, à Rheinfelden, où il essayait de lutter contre un mal sans pitié, souffrait plus cruellement encore de la banqueroute républicaine :

Ces gens-là sont fous ! m’écrivait-il. Pour peu que cela continue, il faudra que nous reprenions nos habitudes d’opposition du temps de l’Empire… En attendant, il faut plus que jamais travailler, comme si nos illusions n’étaient

    cahiers du bon M. Pécaut », et mit en scène une élève de Fontenay, pressée par un jeune député : « Assez de lutte ! assez de pensée ! Je t’ai voulue, je te veux. — Prends moi… Il fit ce que demandait l’élève du bon M. Pécaut. » Les fils de Pécaut, les révisionnistes, s’indignèrent ; Vogüé supprima ces lignes offensantes. (Temps du 15 mars 1899.)