jours, quand Panizzardi envoya sa dépêche). Il la déclarait douteuse. Cela donna lieu à une discussion d’abord, puis à un échange de lettres entre Gonse et lui[1].
Finalement, Gonse se détermina pour une nouvelle rédaction, plus explicite, où la phrase contestée fut remplacée par une autre plus mensongère encore : « Le capitaine Dreyfus est arrêté. Le ministère de la Guerre a la preuve de ses relations avec l’Allemagne ; toutes mes précautions sont prises[2]. »
Il faut rappeler ici le texte authentique de la dépêche dont Gonse avait gardé un souvenir à peu près fidèle[3], qui avait été noté par Du Paty[4] et que Paléologue avait, l’autre jour, récité à Henry : « Si le capitaine Dreyfus n’a pas eu de relations avec vous, il conviendrait de charger l’ambassadeur de publier un démenti officiel, afin d’éviter les commentaires de la presse. »
La nouvelle pièce, qui étayait si solidement le faux d’Henry, fut montrée à Boisdeffre et à Billot, puis jointe au dossier[5] ; une note annexe portait que la pièce
- ↑ Paléologue demanda à Gonse si la phrase sur l’émissaire lui avait été dictée par Du Paty : « Je ne me souviens plus exactement, dit Gonse, il me semble, en effet, que c’était cette version. » (Cass., I, 391, Paléologue). Or, le contraire résulte du texte que Du Paty a produit dans sa note de Rennes ; la phrase est signalée comme douteuse. Il y insiste dans sa déposition (III, 511.)
- ↑ Du Paty déclare avoir dit (à Gonse) que le huitième groupe chiffré pouvait se lire relations ou preuve, mais que les deux mots ne pouvaient s’appliquer à des groupes différents (Rennes, III, 514). La distinction figure également dans la note qu’il remit à Mercier (II, 228). Les cryptographes avaient, en effet, indiqué que le groupe VIII pouvait se lire Preuve ou Relation. (Cass., III, 511 ; Rennes, I, 59, Paléologue.)
- ↑ Cass., I, 561, 564, Gonse.
- ↑ Rennes, III, 228, Du Paty.
- ↑ N° 44 du dossier secret. — Cass., I, 547. Billot ; 552, Boisdeffre ; 561, Gonse.