zeau. Il s’assit à côté de lui, engagea une conversation qui parut animée. Leurs voisins entendirent ce dialogue : « Non, non, objectait Mazeau, on n’agit pas ainsi avec des magistrats. — Alors, répliqua Billot, je ne réponds plus de rien. Vous vous engagez dans une voie révolutionnaire dont vous serez les premières victimes. Vous y passerez les premiers. » Puis le juge elle soldat se donnèrent rendez-vous pour la soirée[1].
La Chambre criminelle tint bon, cassa l’arrêt sans renvoi[2].
VI
Grande joie chez les revisionnistes, réconfortés par la parole de Manau, par la déclaration de Chambareaud que « ni l’acte administratif ni l’œuvre du juge ne sont exceptés par la loi du domaine de la critique » ; donc, dans le procès de demain, les témoins pourront parler, « et la question sera posée ».
Et colère plus bruyante encore de leurs adversaires, hier champions intraitables de la chose jugée, et qui, maintenant, la déclaraient imbécile, clamaient que « de tels arrêts font mépriser la justice[3] ». Depuis six
- ↑ Récit de Clemenceau dans l’Aurore du 2 avril 1898. — D’après Mazeau, Billot se serait borné à lui dire : « Que pensez-vous de ce qui va se passer à la Cour de cassation ? » Sur quoi, le premier Président : « Rien, rien. Vous savez que je ne veux pas en parler. » (Déclaration de Mazeau à un rédacteur des Droits de l’Homme.) Clemenceau maintint sa version,
- ↑ Procès Zola, II, 509.
- ↑ Alphonse Humbert, dans l’Éclair du 3 avril.