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HISTOIRE DE L’AFFAIRE DREYFUS


au vieux Grimaux. Mais le mystère de la rue de Sèvres avait réveillé toute l’Affaire.

V

D’autres incidents tinrent le public en haleine.

D’abord des duels : Clemenceau contre Drumont pour un article de la Libre Parole ; ils tirèrent trois fois l’un sur l’autre sans s’atteindre[1] ; et Picquart avec Henry.

Picquart, aux arrêts de forteresse pendant le procès Zola, avait vainement sollicité l’autorisation de provoquer Henry, à la suite de l’injure qu’il avait reçue ; dès qu’il fut mis en liberté, il lui envoya ses témoins, Ranc et Gast.

Henry, bien qu’il fût brave, avait réglé, en prévision de l’incident, une étonnante comédie.

On a vu qu’Esterhazy avait manifesté précédemment l’intention de me provoquer en duel, ou Clemenceau ; il la réitéra, au lendemain de la condamnation de Zola, sur quoi Boisdeffre lui fit dire par Pellieux que celui qu’il devait provoquer, c’était Picquart, ce que Gonse confirma à Tézenas et ce dont Henry avisa son ami en ces termes : « Tous les cabots de la boîte attendent que vous vous battiez avec Picquart. » Esterhazy, n’y ayant pas objecté, demanda à l’un de ses amis, le même qui l’avait embrassé en plein Palais de justice, de lui

    savant et signèrent ensuite, à l’unanimité moins cinq abstentions, une adresse de sympathie. — Il fut également l’objet de manifestations individuelles, à l’Académie des Sciences.

  1. 26 février 1898.