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LA DÉCLARATION DE BULOW


Molinier, Héricourt ; des journalistes, Yves Guyot, Quillard, parmi lesquels se dissimulait un inconnu, l’italien Casella ; des diplomates étrangers, Polacco et Paulucci, secrétaires à l’ambassade d’Italie ; de Bülow-Schlatan et de Groeben, secrétaires de l’ambassade d’Allemagne ; Dumba, conseiller à l’ambassade d’Autriche ; les attachés militaires Frédérickz, Panizzardi, Schneider, Douglas, Dawson ; et l’ancien attaché allemand, Schwarzkoppen.

Il parut prudent de ne citer ni Mathieu Dreyfus, ni moi, qui passais pour le chef du Syndicat. On le répéta d’autant plus.

C’était la première fois que tant de témoins et de telle qualité étaient convoqués devant les assises. Les amis de Zola exultèrent : « Voici le crime lui-même à la barre. » Les adversaires de la Revision s’indignèrent d’une telle audace : « L’appel aux diplomates, aux officiers étrangers est d’un mauvais Français. »

La signification de Zola au parquet reprenait comme « faits connexes » à ceux que Billot avait retenus « et comme indivisibles d’avec eux » les autres articulations de sa lettre à Félix Faure. Zola est poursuivi pour avoir dit qu’« un conseil de guerre vient, par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice ». Il a donc le droit de montrer que le traître, c’est Esterhazy, que Dreyfus est innocent.

IV

L’échéance fixée pour l’interpellation de Cavaignac approchait. Méline vit le danger : « l’union patriotique », comme disait Esterhazy, des radicaux et de la