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inutilement « passé leur vie à attendre la maladie et les malades »[1].

Bien qu’un enseignement théologique existât à Avignon avant la fondation de l’Université, la Faculté de théologie ne fut créée qu’en 1413, par Jean XXIII et elle n’eut pendant deux siècles qu’une existence assez obscure. Les maîtres qui appartenaient aux divers ordres religieux établis dans la ville ne sortaient guère de leurs couvents ; ils se mêlaient peu à la vie universitaire ; on perd à peu près leurs traces pendant les guerres civiles. Mais les statuts de 1605, rédigés par le doyen, Firmin Girard, prieur du couvent des Augustins, reconstituèrent la compagnie et depuis lors elle devint un membre actif et influent de l’Université.

L’une des préoccupations principales des auteurs de ces statuts, c’est l’accroissement du nombre des maîtres « car, disent-ils, le nombre des agrégés est l’honneur des Facultés ». On ouvre donc la porte toute grande aux docteurs étrangers, qu’on dispense de tout examen. Ces docteurs, pourvu qu’ils aient régulièrement conquis leurs grades dans une autre Faculté, seront agrégés sur leur simple demande. Le doyen leur parlera seul, brièvement et en présence du primicier et des autres maîtres, de la paix que les docteurs doivent garder.

  1. V. délib. du Coll. des docteurs du 18 mars 1782. Dans le mémoire précité les docteurs agrégés en médecine se plaignent vivement de la dictature des juristes qui inflige une tache à leur faculté et éloigne les étudiants et les professeurs. Le Collège des docteurs en droit avait émis la prétention de nommer un premier professeur malgré lui : ce fut l’origine du débat. La faculté de médecine envoya des délégués au pape. Les juristes répondirent vivement ; ils s’indignaient que huit médecins dont deux seulement avaient une clientèle prétendissent bouleverser les traditions de l’Université. Néanmoins le pape décida que deux médecins prendraient part à l’élection du Primicier, savoir le doyen, et, à son défaut, le plus ancien agrégé et le premier professeur ou régent ordinaire et, à son défaut, un autre professeur. (A. V. D 35, fos 220 à 227.)