diants suivaient ses cours et elle appelait à elle les juristes les plus célèbres de France ou d’Italie : Jean-François Rippa, Alciat, Jacques de Novarinis et plus tard les deux Belle, Louis et Hector, et surtout l’illustre Cujas.
Vinrent les guerres religieuses. Elles désolèrent les provinces voisines, le Dauphiné, le Languedoc, la Provence, et n’épargnèrent pas le petit état pontifical. Avignon en connut les horreurs. Alors maîtres et étudiants se dispersèrent. L’hérésie s’était d’ailleurs glissée parmi eux. Trois ans durant, les portes de l’Université restèrent fermées ; quand elles se rouvrirent, ce ne fut que pour un petit nombre d’élèves. Avignon possédait encore des maîtres célèbres, mais les étudiants en avaient désappris le chemin.
L’Université se releva cependant peu à peu de ces désastres. Mais ce fut pour vivre désormais d’une vie calme et assagie, qui ne rappelait que fort peu les joûtes brillantes et les bruyants triomphes d’autrefois. La paix rétablie, les études, comme les esprits et les cœurs, étaient à leur tour pacifiées et la jeunesse, non plus studieuse peut-être, mais à coup sûr moins ardente, se répandait moins au dehors. Les Universités restaient encore la parure et l’orgueil d’une ville ; elles n’en faisaient plus la prospérité.
Pendant cette longue période de près de deux siècles qui devait marquer le dernier terme de son existence, l’Université d’Avignon se réorganisa, se compléta, s’adapta de son mieux aux besoins nouveaux, qu’elle avait à satisfaire. Elle se rapprocha de plus en plus de ses voisines, s’efforça de leur ressembler, leur emprunta leurs programmes, leurs méthodes et jusqu’à leurs plus fâcheux errements. Ainsi entraînée hors de sa voie propre et particulière, elle allait perdre chaque jour un peu de son ancienne indépendance et de son originalité.
Elle conserva du moins, avec une autonomie administrative