retour de ses subsides, la gratuité de leurs leçons, le Conseil de ville servait incontestablement les intérêts du plus grand nombre de ses commettants et pourvoyait à des besoins que l’Université ne pouvait plus satisfaire[1].
Tout concourait d’ailleurs à rompre ou tout au moins à relâcher les liens qui avaient autrefois uni l’Université à la cité. Les consuls, par exemple, partageaient, à l’origine, avec le primicier la surveillance des collèges fondés pour les écoliers pauvres des Facultés. On a vu déjà les empiètements de la Propagande sur les attributions que les statuts de ces établissements réservaient au chef de l’Université. Comme celle du primicier, l’autorité des consuls fut de plus en plus méconnue. Les réclamations du Conseil de Ville, pour si vives qu’elles aient pu être, restèrent sans réponse et sans sanction. Les Congrégations continuèrent leurs manœuvres et une commune disgrâce chassa consuls et primicier d’un terrain, où ils auraient pu encore se rencontrer et s’unir[2].
En revanche, des questions d’intérêt particulier, les impôts auxquels les docteurs étaient assujettis, la place que l’Université pouvait revendiquer à l’Hôtel-de-Ville et le rôle que ses délégués prétendaient y remplir, ces questions font naître aux xviie et xviiie siècles, plus souvent qu’à l’époque précédente, entre l’Université et le pouvoir municipal, des occasions de contact et de conflit.
C’est à partir de 1605 seulement que l’Université, comme
- ↑ Ces délibérations du Conseil de ville sont particulièrement nombreuses pour la période qui s’étend entre les années 1564 et 1617, c’est-à-dire pour l’époque où les Jésuites s’installent à Avignon et développent leur établissement. (Arch. mun. d’Avignon. Reg. des délib. du Conseil de ville, t. XIII à XXIV.) Cf. Chossat, les Jésuites à Avignon, passim, et J. Marchand, La Faculté des arts, p. 6.
- ↑ V. notamment la délib. du Conseil de ville du 16 juin 1706, relative au Collège de Sénanque. (Arch. mun. d’Avignon. Reg. des délib. t. XXXVI, fo 48.)