Cette fois, le litige semblait terminé. Il eut pourtant un épilogue. Dès 1706, l’Université d’Aix augmentait du double et même du triple les droits exigés des docteurs d’Avignon pour l’enregistrement de leurs lettres[1]. Interprétant ensuite et de façon très habile les prescriptions récemment édictées par le roi de France au sujet des études de médecine, elle prétendait obliger les docteurs d’Avignon à aller à Aix subir l’examen pratique désormais exigé. Il fallut encore plaider pendant trois ans sur ce point particulier. Enfin, malgré l’avis du conseiller d’Armenonville, rapporteur de l’affaire, un arrêt du Conseil d’État consacra une fois de plus, les privilèges de l’Université d’Avignon[2]. Désormais la querelle était bien éteinte ; mais sans doute on continua entre Aixois et Avignonais, à s’observer avec quelque jalousie. Au surplus, on avait de moins en moins des raisons de s’en vouloir, car si l’Université d’Avignon continua, jusqu’à la fin du xviie siècle, de fournir aux barreaux de France d’innombrables licenciés, le nombre de ses médecins s’abaissa sans cesse ; vers 1770 ou 1780, il était devenu insignifiant.
Faut-il, comme pendant à ce tableau des tribulations de
- ↑ Délib. du Collège des docteurs des 9 mars et 17 mai 1706 et du 29 février 1708 : information contre l’Université d’Aix touchant les sommes excessives, qu’elle prétend exiger de nos gradués, pour l’enregistrement de leurs lettres, savoir 60 livres pour le doctorat, 50 pour la licence, 30 pour le baccalauréat en théologie, en droit civil et canon ou en médecine, contrairement à la transaction du 18 octobre 1669, qui fixe ce droit à 15 livres. A. V. D 32, fo 232.
- ↑ Délib. du 11 mai 1709. L’Université d’Aix veut obliger les médecins d’Arles, Tarascon, Manosque, Grasse, Martigues, Sault, etc. gradués à Avignon, d’aller subir à Aix l’examen de médecine pratique prescrit par le roi. — Délib. du 27 juillet 1709. — Arrêt du conseil d’État donnant raison à l’Université d’Avignon contre celle d’Aix. Emprunt de 1.000 livres pour les dépenses du procès. A. V. D 32, fos 256, 262 et 263.
huit jours et 300, dans le courant de l’année, sans intérêts. Ce projet ayant été unanimement approuvé, le Collège nomma des délégués qui, de concert avec le primicier et M. de Gay, acteur, devaient dresser l’acte public avec MM. Dize et Roux, délégués d’Aix. A. V. D 31, fo 74.