qui d’après les constitutions en vigueur doivent jouir des privilèges dont il s’agit (an et qui doctores vigore Indultorum gaudeant prætensis privilegiis[1]).
Villegarde, arrivé à Rome en juin ou juillet 1680, multiplie ses démarches ; mais malgré « les beaux écrits » qu’il répand, malgré les « grands droits » et les préjugés favorables à l’Université qu’il met en lumière, il n’obtient « que de belles paroles et promesses ». Le cardinal Cibo et la Congrégation du Concile admirent les « droits si beaux et les privilèges si étendus » des docteurs d’Avignon, qu’ils ignoraient complètement ; ils se montrent disposés à les maintenir, mais ils ne hâtent pas leur arrêt[2]. Sur ces entrefaites un « jeune étourdi » nommé Bonneau, docteur simple de l’Université d’Avignon, s’avise de revendiquer pour ses confrères et pour lui des droits égaux à ceux des agrégés et vient à Rome soutenir une cause si singulière. Comme il pousse vivement ses avantages, le Collège, à son tour, redouble d’activité[3]. Il s’assure le concours d’un avocat célèbre, Tamisier, puis il envoie à Rome M. de Tulle à la place de Villegarde, qui est revenu découragé[4]. Il en a déjà coûté plus de 3.000 écus à la caisse de l’Université et l’on n’a encore rien obtenu[5]. Enfin, grâce aux multiples démarches du primicier, M. de Barthélémy, la question si imprudemment soulevée par Bonneau est résolue. Le 9 septembre 1684, la Congrégation du Con-
- ↑ Bref du 7 sept. 1680. — Délib. du Collège des docteurs du 7 nov. A. V. D 31. fo 114.
- ↑ Assemblée du Collège des docteurs du 7 juin 1681. A. V. D 31, fo 125.
- ↑ Assemblées du Collège des docteurs des 29 mars et 28 août 1683. M. Bonneau avait prétendu qu’il n’y avait pas d’agrégation à l’Université d’Avignon. Lettres du primicier Barthélémy au cardinal Cibo (29 mai 1684), à Mgr Abonniti, secrétaire de la Congrégation du Concile, et à M. Serène, secrétaire du cardinal légat (même jour). A. V. D 31, fos 143, 149, 175 et 176.
- ↑ A. V. D 31, fos 152 et 155. Ass. du 21 oct. 1683.
- ↑ A. V. D 31, fo 114.