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CHAPITRE III

LES RELATIONS EXTÉRIEURES


Isolement des anciennes Universités. — La situation géographique de l’Université d’Avignon est peu favorable à son développement. — Ses droits et privilèges sont constamment menacés ; efforts qu’elle doit faire pour les maintenir. — Instances en Cour de Rome. — Luttes contre les Universités voisines. — Procès toujours renaissants avec l’Université d’Aix. — Acharnement particulier de l’Université d’Avignon contre celle d’Orange. — Rapports avec le roi de France. — Pourquoi l’Université d’Avignon tient essentiellement à être déclarée régnicole. — Lettres patentes et édits royaux de 1650, 1698, 1775, 1789. — L’Université pendant les réunions temporaires du Comtat à la France.


Malgré le particularisme étroit dans lequel elles se cantonnaient volontiers, les anciennes Universités, — surtout quand une grande distance ne les séparait point, — devaient fatalement entrer en rapport les unes avec les autres. Ces rapports étaient d’ailleurs plus souvent hostiles qu’amicaux. Car l’existence et la prospérité des corporations enseignantes tenaient surtout à deux choses : une clientèle nombreuse, un monopole rigoureux. L’ardeur des Universités à conquérir l’une, à maintenir l’autre, aboutissait souvent à des procès. Placée dans une situation particulièrement défavorable, à l’extrémité de cette étroite enclave du Comtat qui ne pouvait lui fournir beaucoup d’étudiants, l’Université d’Avignon cherchait tout naturellement à attirer à elle les Français de la Provence, du Languedoc et du Dauphiné. Mais les Universités établies dans ces provinces, Valence, Montpellier, Aix surtout, n’étaient