confrérie dont la fête se célébrait le jour de l’Annonciation. Dès 1441, les étudiants, alors au nombre de plus de deux cents, formaient une association du même genre dont le patron fut saint Sébastien. Cette fondation pieuse paraît avoir eu un double objet : ramener les étudiants aux pratiques religieuses dont ils se dispensaient trop souvent et assurer à ceux qui viendraient à mourir pendant le temps de leur scolarité des funérailles solennelles ou le bénéfice de messes annuelles ; d’autre part, faire cesser les abus et les scandales dont était l’occasion la venue d’étudiants nouveaux obligés à des dépenses exagérées pour « purger leur béjaunage. » À plusieurs reprises les statuts primitifs de la corporation furent complétés, modifiés, confirmés. Ces changements, quand il s’en produisit, n’altérèrent pas sensiblement la physionomie de la confrérie : quelques-unes de ses pratiques purent tomber en désuétude, elles ne furent jamais formellement abrogées[1].
Comme toutes les associations de ce genre, la confrérie de Saint-Sébastien s’administrait elle-même, par l’organe d’un prieur et de conseillers au nombre de douze, choisis primitivement par tous les confrères, puis recrutés par cooptation et responsables devant leurs successeurs, à qui ils devaient rendre leurs comptes et remettre le trésor et les biens de la confrérie dûment inventoriés. Ces magistrats étaient annuels[2]. Les ressources de la confrérie se composaient uniquement de la cotisation de ses membres fixée à trois gros par an[3] et du droit d’entrée de six gros imposé aux béjaunes, lesquels étaient réputés « infects » et indignes du nom