fesseurs qui l’explique, ou l’indulgence dont ces maîtres vénérables savaient user aux examens ? Ou bien encore est-ce que les régents d’Avignon auraient été particulièrement cléments aux candidats qui, peu soucieux de science, mais pressés de s’ouvrir les carrières juridiques, ne se rendaient à Avignon que pour conquérir hâtivement un diplôme ? Combien, en effet, ont suivi régulièrement les cours et mérité les attestations qu’on leur délivre avec complaisance, parmi les élèves dont les noms couvrent les registres d’inscriptions ? Mais quoi ! dans un temps où tout s’achète, — parchemins et fonctions publiques — ils ont religieusement acquitté droits d’inscriptions et droits d’examen. Pourquoi n’iraient-ils pas grossir cette liste de gradués, que l’Université est si fière de voir s’allonger chaque jour[1] ?
On a vu que les docteurs de l’Université d’Avignon avait fondé de bonne heure, sous l’invocation de la Vierge, une
- ↑ A. V. D 43 à 60 (notamment les registres 45 et 46) et 64. Un dépouillement relatif à la Faculté de droit et portant sur quelques-unes des années où elle fut très fréquentée nous a donné les résultats suivants : sur 177 étudiants qui ont suivi les cours de 1739 à 1744, 42 sont originaires d’Avignon, 21 du diocèse de Carpentras, 11 de celui de Cavaillon et autant de celui d’Apt, 8 de celui de Vaison, 12 de celui d’Uzès sans compter 3 étudiants de Pont-Saint-Esprit, 7 étudiants viennent de Digne, 7 de Fréjus, 4 de Rodez, 5 d’Embrun, 4 d’Arles, 4 de Nîmes, 4 de Senez, 7 de Sisteron. Fournissent encore quelques unités : Viviers, Lyon, Gap, Albi, Aix, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Agde, Marseille, Grenoble, etc. Sur 132 étudiants inscrits de 1749 à 1785, 42 sont d’Avignon ou de son territoire, 3 de Cavaillon, 7 d’Apt, 11 de Carpentras, 10 d’Arles, 5 d’Orange, 8 d’Uzès, 7 de Vaison, 4 de Senez, 4 de Sisteron, 5 de Nîmes, 5 de Saint-Paul Trois-Châteaux, 4 de Fréjus, etc. En ce qui concerne la Faculté de médecine, sur 78 étudiants ayant suivi ses cours de 1717 à 1791, 23 sont d’Avignon, 4 viennent de Carpentras, 3 de Bonnieux, autant de Pernes, de Vaison et de Sisteron, 2 d’Apt, 2 de Marseille, 2 de Grenoble, 3 d’Arles. Les autres sont, en général, originaires du Comtat ou des localités voisines. Ajoutons qu’un certain nombre d’étrangers, c’est-à-dire n’étant ni du Comtat, ni du royaume de France, vinrent prendre leurs degrés à Avignon ; ils n’étaient soumis ni aux inscriptions trimestrielles, ni aux intervalles que les règlements prescrivaient d’observer entre les différents examens. Mais ils ne pouvaient exercer, en vertu du diplôme obtenu ni dans le Comtat, ni en France (A. V. D 60).