C’était aussi dans l’organisme universitaire un personnage assez important que l’imprimeur, investi du monopole des publications qui intéressaient le studium. Non qu’il fut mêlé aussi intimement que le bedeau à la vie de la corporation et en devint, comme lui, un membre véritable par le fait de son élection ; mais s’il gardait en dehors de ses fonctions spéciales toute sa liberté d’action, l’Université, pour tout ce qui concernait celles-ci, exigeait de cet agent une fidélité et une obéissance absolues.
Nommé par le Collège des docteurs après acceptation d’une sorte de traité ou, comme on disait, d’une « obligation » en bonne et due forme, — l’imprimeur (l’un des plus honorables, s’il était possible, de la ville) pouvait être révoqué par un vote de la même assemblée, « au gré d’icelle. » Il avait seul le droit d’imprimer les thèses des étudiants et recevait des licenciés et docteurs admis à Avignon dans les trois Facultés de droit, médecine et théologie, un droit fixe de quinze sols par examen. En retour, il s’engageait, à peine de privation de son office, à n’imprimer aucune thèse — notamment de bachelier ou maître ès arts, — sans permission expresse du primicier, à fournir gratuitement chaque année « au renouveau des études », en un nombre suffisant d’exemplaires, le programme ou catalogue des cours des régents et professeurs publics et à le faire placarder avec, en tête, les armoiries de l’Université, aux lieux et places accoutumés[1]. Il dut même parfois imprimer gratuitement tels documents ou publications que l’Université tenait à offrir à ses membres sans bourse délier[2]. Quant au tarif des thèses, il varia suivant le temps,