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Au reste le principe de Statique que je viens d’exposer, étant combiné avec le principe de Dynamique donné par M. d’Alembert, constitue une espèce de formule générale qui renferme la solution de tous les Problèmes qui regardent le mouvement des corps. Car on aura toujours une équation semblable à l’équation (A) (Article précédent), et toute la difficulté ne consistera plus qu’à trouver l’expression analytique des forces qu’on suppose agir sur les corps et des lignes suivant lesquelles ces forces agissent, en n’employant dans ces expressions que le plus petit nombre possible de variables indéterminées, de manière que leurs différentielles désignées par le soient entièrement indépendantes les unes des autres ; après quoi, faisant séparément égaux à zéro les termes qui se trouveront multipliés par chacune des différentielles dont je parle, on aura tout d’un coup autant d’équations particulières qu’il en faudra pour la solution du Problème, comme on le verra dans les Articles qui suivent.

V.

Soient présentement :

l’inclinaison du plan de l’équateur lunaire par rapport à celui de l’écliptique ;
la longitude du nœud descendant de l’équateur lunaire, c’est-à-dire l’angle que l’intersection de cet équateur avec l’écliptique, ou avec le plan parallèle à l’écliptique et passant par le centre de la Lune, fait avec l’axe des abscisses (Article II) ;
la distance d’un méridien lunaire pris à volonté sur la surface de la Lune, et qu’on appellera dorénavant le premier méridien, au nœud descendant de l’équateur, cette distance étant comptée à l’ordinaire sur l’équateur et selon la suite des signes.

Il est aisé de voir que ces trois variables suffiront pour déterminer, à chaque instant, la situation de la Lune par rapport à son centre, qui est censé immobile ; aussi ce seront les seules qu’il faudra faire varier dans les différentielles des lignes