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senter toujours à peu près la même face, sans qu’on soit obligé de supposer que la vitesse de rotation primitive, imprimée à cette Planète, a été exactement égale à sa vitesse moyenne de translation autour de la Terre.

En effet, en faisant abstraction de l’inclinaison de l’équateur lunaire sur l’écliptique, laquelle est très-petite, il est visible que la rotation totale et réelle de la Lune autour de son axe doit être représentée par la somme des deux angles et dont l’un représente la révolution de la Lune autour de son axe par rapport au point équinoxial ou au nœud de son équateur, et dont l’autre représente le mouvement en longitude de ce nœud. Or, par la Théorie de Cassini et de Mayer, on a simplement (39)

de sorte que dans cette Théorie on vitesse de la rotation de la Lune vitesse moyenne de la Lune autour de la Terre. Mais, en ayant égard à la quantité on a par notre Théorie

et par conséquent

de sorte qu’à cause de la constante arbitraire la valeur primitive de la vitesse de rotation peut être supposée quelconque, pourvu qu’elle soit peu différente de l’unité ou de la vitesse moyenne de la Lune autour de la Terre, à cause que la constante doit être très-petite, et qu’elle se trouve de plus ici multipliée par la quantité très-petite

J’ai donné le premier cette explication de la libration de la Lune dans la Pièce qui a remporté en 1764 le prix de l’Académie des Sciences de Paris sur ce sujet ; et elle a été adoptée par ceux qui ont depuis traité la même matière.