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fait jusqu’ici consiste à placer verticalement différents styles, les uns sous l’équateur, les autres sous un même méridien quelconque, en sorte que les premiers soient éloignés de ce méridien de degrés, et que les seconds soient pareillement éloignés de degrés de l’équateur. L’Auteur veut que l’on observe l’ombre de chacun de ces styles sur un plan horizontal, lorsque le Soleil sera à la fois dans l’équateur et dans le méridien donné, ce qui a lieu le jour de l’équinoxe à midi par rapport à ce méridien ; et il prétend pouvoir conclure la figure du méridien de la comparaison de l’ombre des styles avec celle des styles de l’équateur.

« Car, dit-il, si le méridien était parfaitement semblable et égal à l’équateur, qui dans une Planète qui roule sur elle-même ne peut ne pas être un cercle parfait, les styles plantés sur l’équateur et sur le méridien seraient également obliques aux rayons solaires, et les ombres projetées par les styles du méridien seraient alors rigoureusement égales aux ombres projetées par les styles correspondants de l’équateur. Il est donc de la dernière évidence que si les ombres des styles du méridien sont respectivement plus longues que les ombres des styles correspondants de l’équateur, les styles du méridien sont plus obliques que ceux de l’équateur aux rayons du Soleil. Or les styles du méridien ne peuvent être plus obliques aux rayons du Soleil que ceux de l’équateur, que parce que le méridien est une circonférence qui va en s’aplatissant de l’équateur aux pôles. »

Quant à la distance des styles, l’Auteur ne trouve pas la moindre difficulté à la déterminer : « L’élévation du pôle, dit-il, pour déterminer les points différents où les styles doivent être plantés sur les méridiens, et l’élévation du Soleil, pour déterminer les points également distants où doivent être plantés sur l’équateur les styles correspondants, sont une règle qui ne saurait manquer. »

Telle est la méthode que l’Auteur a imaginée, et qu’il croit préférable à celles qui ont été employées dans ces derniers temps pour déterminer la figure de la Terre. Or, sans parler de la difficulté de placer exactement les styles, ni de la difficulté encore plus grande d’y faire les observations