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l’eau stagnante partagée en une infinité d’éléments rectangulaires égaux dont les hauteurs soient verticales, et dont les largeurs soient infiniment petites ; on pourra supposer sans erreur sensible que dans le mouvement de l’eau ces éléments parviennent en en conservant leur forme rectangulaire et leur capacité, à cause de l’incompressibilité de l’eau ; et il ne s’agira que de déterminer la loi du mouvement horizontal de chacun de ces éléments.

5. Pour cela je suppose que la courbe (fig. 3, page 599) renferme cette loi d’une manière semblable à celle qui a lieu pour les particules de l’air, en sorte que pendant un temps quelconque représenté par l’arc le point ait décrit l’espace très-petit et que les points aient décrit les espaces très-petits en prenant les parties dans une raison constante avec

Or, en considérant les deux colonnes contiguës je remarque que, si leurs hauteurs étaient égales, elles exerceraient par l’action de la gravité une pression égale l’une contre l’autre, d’où il ne pourrait résulter aucun mouvement ; mais si la hauteur de l’une est plus grande que la hauteur de l’autre, l’excès doit produire, selon les lois hydrostatiques connues, dans tous les points de la ligne une pression contre le rectangle exprimée par cette même différence de hauteur en faisant la pression ou la force accélératrice de la gravité égale à l’unité. Ainsi la pression totale qui en résultera contre l’élément et qui tendra à lui imprimer un mouvement horizontal, sera donc, divisant par la masse à mouvoir on aura

pour la valeur de la force accélératrice horizontale de l’élément ou, ce qui revient au même, du point suivant la ligne

Maintenant, puisque