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mouvoir en tout sens. Cette difficulté paraît même n’avoir pas échappé à Newton ; car, dans le Corollaire second de la Proposition citée, il remarque que cela est ainsi dans l’hypothèse que les parties de l’eau montent et descendent en ligne droite, mais que ces montées et descentes se font plutôt par des cercles, et qu’ainsi par cette Proposition le temps n’est déterminé qu’à peu près. Mais, en supposant même que l’eau se meuve par un arc de cercle ou d’une autre courbe quelconque, on n’approcherait pas davantage de la vérité ; car la comparaison du mouvement de l’eau dans les ondes avec les oscillations de l’eau dans des siphons est purement précaire, et ne saurait subsister avec les lois générales du mouvement des fluides dans des vases ou des canaux.

4. Il serait peut-être impossible d’établir une Théorie générale et rigoureuse sur les ondes ; mais, si l’on suppose d’un côté que les élévations et les abaissements successifs de l’eau au-dessus et au-dessous de son niveau soient infiniment petits, ce qui paraît conforme à l’expérience, et que de l’autre la profondeur du canal dans lequel les ondes se forment et se propagent soit assez petite, on peut déterminer les mouvements de l’eau qui les produisent, d’une manière approchée, et analogue à celle que nous venons de donner relativement aux mouvements de l’air dans le son.

Car soit (fig. 4) le fond horizontal d’un canal ou bassin rempli d’eau à une hauteur très-petite, la surface supérieure de l’eau en repos ou

Fig. 4.
sinusoïde sur deux parallèles horizontales
sinusoïde sur deux parallèles horizontales

sa ligne de niveau, et cette surface lorsque l’eau a été mise en mouvement par quelque cause que ce soit. Si l’on imagine toute la masse de