Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 5.djvu/278

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mérite la préférence sur tous les autres, comme étant en même temps celui qui répond au plus grand intervalle entre les observations. D’ailleurs ce résultat, qui est de par siècle, tient presque le milieu entre ceux qui paraissent les plus certains et qui s’accordent le mieux ensemble. Ainsi nous croyons qu’on peut regarder la diminution séculaire de dans l’obliquité de l’écliptique comme aussi prouvée par les observations qu’on puisse le désirer dans l’état actuel de l’Astronomie.

Or cette quantité est à très-peu près celle qui résulte de notre Théorie en supposant nulles les corrections des masses ; car, ayant dans ce cas pour la diminution annuelle, on aura pour la séculaire.

Quant à ces corrections, on voit qu’elles sont toutes positives, de sorte qu’en augmentant les valeurs des masses des Planètes on augmenterait la quantité de la diminution de l’écliptique, et réciproquement en diminuant celles-là on rendrait celle-ci moindre. On voit aussi que les principales de ces corrections sont celles qui dépendent des masses de Jupiter et de Vénus ; elles sont représentées par les termes en sorte que, si l’on voulait augmenter chacune de ces masses d’un dixième, pour rendre le mouvement de l’apogée plus conforme à celui que l’Abbé de la Caille a établi, on augmenterait en même temps d’environ la quantité séculaire de la diminution de l’écliptique ; ce qui paraît trop fort.

Il résulte encore de là qu’on ne saurait rabaisser cette quantité à près de comme des Astronomes célèbres le prétendent, sans diminuer la masse de Vénus d’environ trois quarts, puisque celle de Jupiter, qui est donnée par les observations immédiates des satellites, ne paraît guère susceptible de correction ; mais, outre qu’une si grande diminution dans la masse de Vénus paraît hors de toute vraisemblance, il s’ensuivrait que le mouvement annuel de l’apogée du Soleil se trouverait encore par là diminué d’environ et par conséquent d’autant plus éloigné de la quantité adoptée généralement par tous les Astronomes.

38. À l’égard du mouvement des points équinoxiaux résultant du déplacement de l’écliptique, les observations ne peùvent le faire connaître