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temps que les Astronomes se sont convaincus de la mobilité de l’écliptique qu’ils avaient toujours prise pour-fixe dans le ciel, ils n’ont pas tenu compte jusqu’ici de cette circonstance dans la détermination de nœuds et des inclinaisons des Planètes ; et il faudrait peut-être discuter de nouveau les observations originales qui ont servi à déterminer ces éléments, pour pouvoir en déduire des résultats exempts d’incertitude.

En général, il paraît que les Planètes inférieures, qui se comparent immédiatement au soleil, doivent se trouver rapportées naturellement à l’écliptique vraie ; mais quant aux Planètes supérieures, qu’on ne compare immédiatement qu’aux étoiles, tout dépend de la manière dont on aura déterminé les longitudes et les latitudes des étoiles auxquelles on les compare ; cependant, comme on peut toujours corriger ces longitudes et latitudes, relativement aux variations de l’écliptique, il est possible d’avoir aussi la position des orbites des Planètes supérieures relativement à l’écliptique vraie, comme celle des inférieures. C’est un point auquel nous exhortons les Astronomes à se rendre attentifs.

Quoi qu’il en soit, nous rapporterons ici succinctement ce que les Astronomes ont découvert relativement aux éléments dont il s’agit ; mais nous croyons devoir nous borner aux résultats des observations faites depuis Tycho jusqu’ici, d’un côté parce que les observations plus anciennes méritent peu de confiance par la manière vague et inexacte avec laquelle elles paraissent avoir été faites, ou du moins nous avoir été tran\sinises ; de l’autre parce que les variations annuelles déduites de la Théorie ne sont rigoureusement exactes que pour l’espace d’un ou de deux siècles tout au plus, à compter de l’époque pour laquelle elles sont calculées, et que nous avons fixée au commencement de 1700.

31. Commençons par considérer les mouvements des aphélies, et d’abord celui de Saturne.

On voit par les Éléments d’Astronomie de Cassini et par l’Astronomie de M. de Lalande que les observations de Tycho, comparées à celles du siècle passé et de celui-ci, donnent, à raison des différents intervalles de temps, les mouvements annuels suivants