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1o il n’est peut-être pas encore suffisamment constaté que c’en soit une ; 2o sa distance au Soleil est trop grande, et sa masse paraît être trop petite pour pouvoir produire des effets sensibles sur les autres Planètes.

En effet, quant à la distance moyenne de cette Planète, d’après les derniers calculs appuyés sur les observations faites depuis deux ans, elle est à peu près double de celle de Saturne, et son diamètre apparent n’est, suivant les observations de \mathrm M. Herschel, que d’environ ainsi ce diamètre n’est que de celui de Saturne ; de sorte que le diamètre vrai de la nouvelle Planète sera de celui de Saturne, et son volume à peu près de celui de Saturne. Ce rapport serait aussi celui de leurs masses, si la densité était la même de part et d’autre ; mais, suivant la loi des densités trouvée dans le no 12, celle de la nouvelle Planète serait la moitié moindre que celle de Saturne, et par conséquent sa masse ne serait qu’environ de la masse même de Saturne. D’après ces données il est facile de se convaincre que l’action de la nouvelle Planète doit être très-peu, sensible sur Saturne même, et à plus forte raison sur les autres Planètes plus éloignées d’elle ; et cette raison, jointe à l’incertitude qui peut rester encore sur les éléments de cet astre, nous a paru suffisante pour nous déterminer à faire quant à présent entièrement abstraction de son action, dans la Théorie des variations séculaires des éléments des Planètes.


SECTION SECONDE.

VALEURS DES VARIATIONS ANNUELLES DES ÉLÉMENTS DES SIX PLANÈTES PRINCIPALES, POUR L’ÉPOQUE DE 1700. COMPARAISON DE CES VALEURS AVEC CELLES QUI RÉSULTENT DES OBSERVATIONS.

21. Nous venons de présenter les équations différentielles qui renferment la loi des variations séculaires des éléments des six Planètes principales et ces équations n’ont besoin que d’être intégrées pour donner