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espèce entrent dans les équations différentielles mêmes, et sont par conséquent la base de tout le calcul les autres ne sont nécessaires que pour déterminer les constantes arbitraires des intégrales, et ce n’est qu’auprès l’intégration qu’on en a besoin.

Or, de ces différentes données, il n’y a guère que les premières et les dernières sur l’exactitude desquelles on puisse compter jusqu’à un certain point. Nous les prendrons dans les Tables de Halley, qui sont les plus généralement suivies pour les Planètes ; d’ailleurs elles sont à peu près les mêmes dans les autres Tables ; et si elles ont encore besoin de quelque correction, ce ne sera qu’après une longue suite d’observations qu’on sera en état de leur donner toute la précision dont elles sont susceptibles.

À l’égard des masses des Planètes, on sait qu’il n’y a de connues que celles de la Terre, de Jupiter et de Saturne, parce que ces Planètes sont les seules qui aient des satellites ; mais la détermination de ces masses dépend d’éléments trop délicats pour qu’il n’y reste pas encore beaucoup d’incertitude ; aussi les trouve+on déterminées différemment dans divers Ouvrages, et nous aurons soin de les déterminer de nouveau d’après les éléments qui paraîtront les plus sûrs. Quant aux masses des autres Planètes, nous les conclurons d’abord, par une espèce d’analogie, de leurs volumes et de leurs densités ; mais nous donnerons ensuite le moyen de rectifier les unes et les autres par la comparaison de notre Théorie avec les observations.

2. Pour mettre dans nos calculs le plus de liaison et de netteté qu’il est possible, nous conserverons les noms employés jusqu’ici ; mais, comme nous avons représenté les mêmes quantités relativement aux différentes Planètes par les mêmes lettres, sans trait, ou marquées d’un, deux, traits, nous supposerons désormais que toutes les lettres qui n’ont point de trait se rapportent à Saturne, que celles qui n’ont qu’un trait se rapportent à Jupiter, que celles qui en ont deux se rapportent à Mars, et ainsi de suite à la Terre, à Vénus, à Mercure, en suivant l’ordre contraire des distances au Soleil.