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SUR LA
THÉORIE DES LUNETTES.


(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, année 1778.)


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Deux grands Géomètres, feu M. Cotes et M. Euler, ont entrepris de ramener la Théorie des lunettes à des formules générales. Le premier a donné le beau Théorème qu’on lit dans le Chapitre V du second Livre de l’Optique de Smith, et qui sert à déterminer la route d’un rayon qui traverse autant de lentilles que l’on veut, disposées sur le même axe. M. Cotes mourut peu de temps après avoir fait cette découverte, en sorte qu’il ne put en profiter pour perfectionner la Théorie des lunettes ; et M. Smith rapporte que Newton dit à cette occasion « Si M. Cotes avait vécu, nous saurions quelque chose. »

M. Euler s’est occupé après lui du même objet et a trouvé des formules très-belles et très-générales, qu’on peut voir dans différents Mémoire insérés parmi ceux de cette Académie pour les années 1757 et 1761 et parmi ceux de l’Académie des Sciences de Paris pour l’année 1765. Ce grand Géomètre a donné ensuite un Traité complet sur cette matière, lequel contient les mêmes formules exposées avec tout le détail qu’on peut désirer, et appliquées à un grand nombre de cas relatifs aux télescopes et aux microscopes.

Comme les formules de ces deux Auteurs sont présentées sous des formes différentes, j’ai été curieux de les rapprocher et de les comparer ; et cette comparaison a donné lieu à quelques recherches qui m’ont paru