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RÉFLEXIONS SUR L’ÉCHAPPEMENT.


(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, année 1777.)


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1. Pour peu qu’on ait de connaissances dans l’Horlogerie, on sait que l’échappement est cette mécanique par laquelle l’action du poids ou du ressort moteur est réglée et modérée par celle du pendule ou du balancier, qu’on appelle, à cause de cela, le régulateur de l’horloge ; car comme la force motrice agit continuellement et toujours dans le même sens, elle tend nécessairement à imprimer un mouvement accéléré au rouage ; mais en vertu de l’échappement, la dernière roue, qu’on appelle aussi roue de rencontre ou d’échappement, ne peut continuer son mouvement circulaire qu’en imprimant au régulateur un mouvement d’oscillation et cette combinaison et liaison de deux mouvements, l’un continu, l’autre alternatif, dans laquelle consiste proprement la nature des horloges, sert à entretenir l’uniformité de leur marche par la réaction mutuelle des forces qui résultent de ces différents mouvements.

2. Autrefois on se contentait de prendre pour régulateur un simple balancier, qui n’est autre chose qu’un anneau circulaire dont l’axe est parfaitement mobile sur ses pivots ; cet axe, qu’on appelle aussi la verge du balancier, porte deux ailes ou palettes placées dans des points différents, et faisant entre elles un angle presque droit, lesquelles s’engagent dans les dents de la roue d’échappement, qu’on nomme proprement dans