Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 4.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


SUR LE
MOUVEMENT DES NŒUDS
DES
ORBITES PLANÉTAIRES[1].


(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, année 1774.)


Séparateur


Un des principaux effets de l’attraction mutuelle des planètes est le changement de situation de leurs orbites. La théorie fait voir que si un corps qui se meut autour d’un centre, en vertu d’une force quelconque tendante à ce centre, est attiré par un autre corps mû autour du même centre et dans le même sens, mais dans un plan différent, le nœud, c’est-à-dire l’intersection de l’orbite du corps attiré sur celle du corps attirant regardée comme fixe, a nécessairement un mouvement rétrograde et contraire à celui des deux corps, sans compter les inégalités périodiques qui auront lieu tant dans ce mouvement du nœud que dans l’inclinaison des orbites. C’est ainsi que les nœuds de la Lune rétrogradent sur l’écliptique d’environ 19 degrés par an, par l’action du Soleil. La même chose doit donc avoir lieu aussi à l’égard des orbites des planètes principales, dont l’attraction mutuelle est un fait qu’on ne saurait plus révoquer en

  1. Lu le 9 juin 1774.