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où il ne s’agira plus que d’avoir la valeur de en ou en mais c’est ce qui n’est pas aisé car, quoiqu’il soit constant que la chaleur va en diminuant dans l’atmosphère à mesure qu’on s’élève au-dessus de la surface de la Terre, on n’a pu découvrir encore ni par la théorie ni par l’expérience la loi de cette diminution.

5. Ne pouvant donc nous flatter de connaître la vraie valeur de en nous sommes réduits à employer des hypothèses et des approximations.

Et premièrement il est clair que le terme ne saurait varier beaucoup dans toute l’étendue de l’atmosphère ; car, comme exprime des degrés du thermomètre de Réaumur, au-dessus ou au-dessous du terme de quand on donnerait à une variation de degrés, depuis le bas jusqu’au haut de l’atmosphère, ce qui serait sûrement excessif, parce qu’en supposant la chaleur au bas de l’atmosphère de degrés, on aurait pour le haut de l’atmosphère un froid de degrés au-dessous du terme de la congélation, on n’aurait pourtant qu’environ pour la plus grande valeur positive de et environ pour la plus grande valeur négative de la même quantité. À plus forte raison la variation du terme sera fort petite dans l’étendue de l’atmosphère qui répond à la hauteur de nos plus hautes montagnes ; en sorte que, quand il ne sera question que de mesurer l’élévation des montagnes par le moyen du baromètre, on pourra, sans erreur sensible, regarder la quantité comme constante, et pour plus d’exactitude on pourra prendre pour le degré moyen entre ceux qu’on aura observés aux deux extrémités de la hauteur qu’il s’agit de mesurer.

Ainsi, nommant et les degrés observés aux deux stations, où les hauteurs du baromètre sont et on aura, pour la distance perpendiculaire d’une station à l’autre, la quantité

en prenant pour la valeur moyenne de