Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 3.djvu/520

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


SUR LES
RÉFRACTIONS ASTRONOMIQUES.


(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin
, année 1772.)


Séparateur


1. On sait que les rayons qui traversent obliquement notre atmosphère se détournent de la ligne droite et décrivent des courbes concaves vers la surface de la Terre, en sorte qu’ils nous parviennent toujours dans une direction moins inclinée à l’horizon que celle suivant laquelle ils sont entrés dans l’atmosphère.

Le changement qui en résulte dans la hauteur apparente des astres est ce qu’on nomme en Astronomie réfraction céleste, parce qu’en effet il n’est dû qu’à la réfraction continuelle que souffrent les rayons en pénétrant dans les couches successives de l’atmosphère, lesquelles augmentent toujours de densité à mesure qu’elles s’approchent de la Terre. Ce phénomène n’a pas été tout à fait inconnu aux anciens Astronomes, mais les modernes sont les seuls qui l’aient examiné avec assez d’exactitude pour pouvoir en tenir compte dans leurs observations.

Nous ne ferons point ici l’histoire des travaux des différents Astronomes qui, depuis Tycho-Brahé jusqu’à présent, se sont appliqués à la détermination de cet élément notre objet est uniquement d’examiner cette matière par la théorie et d’après les données que les nouvelles expériences de M. de Luc[1] peuvent fournir relativement à la loi de la dilatation de l’air dans les différentes couches de l’atmosphère.

  1. Recherches sur les modifications de l’atmosphère, etc. Genève, 1772.