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2o Si les fonctions et sont telles, que la fonction conserve la même valeur par des permutations qui font varier la fonction alors on ne pourra trouver la valeur de en et en qu’au moyen d’une équation du second degré, si à une même valeur de répondent deux valeurs différentes de ou du troisième degré, si à une même valeur de répondent trois valeurs différentes de , et ainsi de suite. Les coefficients de ces équations en seront, généralement parlant, des fonctions rationnelles de et de en sorte qu’étant donnée une valeur de on aura par la simple résolution d’une équation du second ou du troisième degré, etc. ; mais s’il arrive que la valeur connue de soit une racine double ou triple, etc., de l’équation en alors les coefficients des équations dont il s’agit dépendront encore eux-mêmes d’une équation du second ou du troisième degré, etc.

De là on peut déduire les conditions nécessaires pour pouvoir déterminer les valeurs mêmes des racines au moyen de celles d’une fonction quelconque de ces racines ; car il n’y aura pour cela qu’à prendre la simple racine à la place de la fonction et appliquer à ce cas les conclusions précédentes.

105. Voyons maintenant l’application qu’on peut faire des principes établis jusqu’ici, à la résolution générale des équations ; nous commencerons par examiner le cas où il n’y a que trois racines c’est-à-dire où l’équation proposée est du troisième degré.

Dans ce cas, si l’on considère la fonction générale on trouvera qu’elle doit dépendre d’une équation du degré dont les six racines seront

Maintenant, pour pouvoir abaisser cette équation à un degré moindre que celui de la proposée, il est clair qu’il n’y a d’autre moyen que de faire en sorte que ses racines soient égales, trois à trois ; auquel cas elle