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stitution, en traitant toujours les différences premières comme constantes on différentiera ensuite un pareil nombre de fois le numérateur, et la nouvelle fraction qu’on aura de cette manière exprimera la somme d’autant de valeurs particulières de qu’il y aura d’unités dans le nombre des différentiations augmenté de l’unité, cette somme étant divisée par le nombre des valeurs de et ces valeurs seront celles qui répondent aux valeurs égales de dont le nombre, comme on sait, est toujours égal à celui des différentielles successivesde qui s’évanouissent en même temps, augmenté de l’unité.

On connaîtra donc ainsi la somme de ces différentes valeurs de or, on pourra trouver de même la somme de leurs carrés, de leurs cubes, etc., car il n’y aura pour cela qu’à faire un nouveau calcul en prenant, à la place de la fonction son carré et ensuite le cube etc. ; de là on tirera, par les formules connues, les valeurs des produits deux à deux, trois à trois, etc., des valeurs de de sorte qu’on connaitra tous les coefficients de l’équation dont ces valeurs seront les racines ; et il faudra ensuite résoudre cette équation pour avoir chacune des valeurs cherchées en particulier.

D’où il s’ensuit que lorsque, parmi les valeurs de la fonction il s’en trouve deux ou plusieurs qui sont égales entre elles, celles des valeurs qui répondent aux valeurs égales de ne pourront pas être données simplement par une fonction rationnelle de et des coefficients de l’équation proposée ; mais elles le seront par une équation d’un degré égal au nombre de ces valeurs égales, et dont tous les coefficients seront eux-mêmes exprimés rationnellement en et en

C’est ce qui est d’ailleurs bien naturel et conforme aux principes de l’Analyse. Car, puisqu’il y a différentes valeurs de qui répondent à une même valeur de il est clair que chacune de ces valeurs de dépendra de la même manière de la valeur correspondante de et qu’ainsi ces valeurs ne pourront être que les racines d’une même équation, dont les coefficients seront donnés en par des expressions rationnelles.

Supposons, par exemple, qu’ayant une équation d’un degré quel-