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par une lettre de M. Melander[1], qui vient d’être associé à notre Académie par ordre du Roi, à qui il s’est adressé par mon conseil, que M. d’Alembert ne se porte pas bien ; mais, comme vous ne m’en dites rien, je juge que cette nouvelle n’est pas fondée.

Je suis charmé que vous soyez enfin débarrassé de Boscovich[2] quel que soit le mérite de ses Ouvrages, je crois qu’ils valent toujours mieux que sa personne. Il est moine et jésuite à brûler.

Adieu, mon cher et illustre Confrère, je vous aime et vous embrasse bien tendrement, et je vous prie d’être persuadé que vous ne sauriez avoir d’ami plus zélé ni d’admirateur plus sincère que moi.


8.
LAGRANGE À CONDORCET.
À Berlin, (1773).[3].

Je vous remercie de tout mon cœur de la bonne nouvelle que vous venez de me donner touchant le sort de ma pièce sur l’équation séculaire de la Lune ; je vous supplie d’agréer ma vive reconnaissance de l’indulgence que vous avez eue pour mon Ouvrage, et de la faire agréer aussi à ceux de vos Confrères qui ont bien voulu l’honorer de leur suffrage. Quant à l’argent du prix, vous me l’enverrez quand vous trouverez quelque commodité. Si M. d’Alembert voulait avoir la bonté de s’en charger, comme il a fait il y a deux ans[4], je lui en serais infiniment obligé, parce que, tout bien considéré, je crois que la voie qu’il a

  1. Daniel Melander (anobli sous le nom de Melanderhielm), astronome et géomètre suédois, né le 9 novembre 1726, mort à Stockholm en janvier 1810.
  2. Il est question très souvent de l’abbé Boscovich dans le Volume précédent, où d’Alembert en parle avec un grand dédain. Voir, entre autres, p. 216.
  3. Ms. f° 23. – Cette Lettre n’est point datée, mais elle est certainement de 1774 et du mois d’avril ou du commencement de mai. En effet, il y est question du prix décerné à Lagrange, et le 25 avril de cette année d’Alembert lui écrivait « Vous avez appris par M. de Condorcet votre nouveau triomphe…. » (Voir t. XIII, p. 281.)
  4. Voir la Lettre de d’Alembert du 21 mai 1772, t. XIII, p. 240.