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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

doute pas et ne saurais douter de la bonté de ma solution et de l’exactitude de mon résultat, qui est fondé sur la théorie la plus rigoureuse et sur deux méthodes différentes, etc.


24.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

Mars 1766.

Mon cher et illustre ami, je suis infiniment sensible à l’inquiétude que vous avez eue sur mon sujet ; je me porte très-bien, Dieu merci, et ma santé est aussi bonne que je puis le souhaiter. Il est vrai que nous avons perdu M. Bertrandi[1], homme de beaucoup de mérite et mon ami depuis longtemps ; une hydropisie causée par une inflammation de poitrine qu’il avait eue un an auparavant est ce qui l’a mis au tombeau ; je l’ai plaint d’autant plus qu’il n’était rien moins que philosophe.

Je vous remercie de l’intérêt que vous voulez bien prendre à tout ce qui me regarde, et j’accepte avec la plus vive reconnaissance l’offre que vous me faites de me procurer la place de M. Euler, en cas qu’il persiste dans sa résolution. Rien ne serait plus propre à me tirer de l’oubli où l’on me laisse ici qu’une pareille invitation, et, pourvu que je ne paraisse point l’avoir briguée, je ne doute pas qu’elle ne produise un très-bon effet, soit qu’on me permette de m’y rendre ou qu’on juge à propos de m’en empêcher.

Votre Mémoire n’est pas encore imprimé ; ainsi j’y puis faire les corrections que vous m’avez envoyées. Je crois que le troisième Volume paraîtra vers la fin du mois prochain.

J’ai lu à Paris le Mémoire de M. le chevalier d’Arcy ; sa méprise

  1. Jean-Antoine-Marie Bertrandi, chirurgien, membre de la Société de Turin, né à Turin le 18 octobre 1723, mort le 6 décembre 1765. (Voir p. 52.)