votre précieuse amitié, à laquelle je réponds par toute la tendresse de la mienne. Je vous embrasse de tout mon cœur.
168.
D’ALEMBERT À LAGRANGE.
J’ai reçu, mon cher et illustre ami, votre dernière Lettre par M. le baron de Bagge. Je n’y ai pas répondu plus tôt parce que je n’avais rien d’intéressant a vous mander, et que je respecte vos moments, mieux employés qu’à lire mes fadaises. Cependant, vous trouverez ci-joint un mot que je vous prie de faire insérer dans le prochain Volume de votre Académie, s’il est possible. C’est peu de chose, et c’est à peu près tout ce que je puis faire à présent en Mathématiques ; mais c’est une petite correction pour les Mémoires de Berlin de 1746, et pour mon septième Volume d’Opuscules[1].
Je vous félicite d’avoir pu reprendre avec l’automne vos profonds travaux, et j’attends avec grande impatience vos belles recherches sur la libration de la Lune. Quoique je ne sois plus guère capable d’application, je ferai un effort pour lire ce Mémoire intéressant. J’ai reçu les paquets que vous m’avez envoyés, et je les ai remis à leur destination. Je me suis aussi acquitté de vos commissions pour M. de Condorcet. Il m’a dit que vous recevriez incessamment les Volumes de l’Académie qui vous manquent, et que peut-être vous avez maintenant reçus. Vous avez bien raison d’en aimer la partie historique[2]. Les Éloges surtout sont très-intéressants et sont entendus avec le plus grand plaisir à nos séances publiques.