mon cher ami conservez-vous et aimez-moi ad multos annos. Je vous embrasse aussi tendrement que je vous aime.
de l’Académie des Sciences et membre de celle de Paris, à Berlin.
162.
LAGRANGE À D’ALEMBERT.
J’ai reçu, mon cher et illustre ami, votre Lettre du 6, et je suis bien touché des nouvelles marques de zèle et d’affection que vous m’y donnez ; je vous en remercie du fond de mon cœur. Si je ne vous ai pas répondu plus tôt, c’est que je n’avais rien d’intéressant à vous mander ; je profite maintenant de l’occasion que m’offre le départ de M. Bitaubé pour vous donner de mes nouvelles et vous faire passer les pièces ci-jointes. Ce sont :
1o Les planches des alphabets dont je vous ai parlé dans ma dernière Lettre, et qui appartiennent au septième Volume des Novi Commentarii de Göttingue. Je compte que vous aurez reçu, à l’heure qu’il est, les trois Volumes que je vous ai envoyés par M. de la Lande ; c’est à l’un de ceux-ci que se rapportent les planches en question.
2o Une brochure allemande de M. Achard, sur l’analyse des pierres précieuses[1], que je vous prie de vouloir bien remettre de ma part à M. le marquis de Condorcet. Les dernières pages renferment la des-
- ↑ Frédéric-Charles Achard, naturaliste et chimiste, né à Berlin le 28 avril 1753, mort à Kunern le 20 avril 1821. Il descendait de réfugiés français et fut directeur de la Classe de Physique à l’Académie de Berlin. La brochure dont parle Lagrange est intitulée Bestimmung der Bestandtheile einiger Edelsteine, Berlin, 1779, gr. in-8o.