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peu en France ? Serait-ce celle que je connais déjà en partie et dont j’attends la suite avec impatience ? Adieu, mon cher et illustre ami ; ayez soin de votre santé et surtout ménagez vos yeux. J’attends une Lettre d’Euler, mais je sais qu’il se porte bien et sa famille aussi, et qu’il est aussi content de son nouveau sort que je le suis du mien. Je vous embrasse de tout mon cœur et je suis à vous pour la vie.



54.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 21 mars 1768.

Mon cher et illustre ami, je suis fort aise que vous ayez été content de mon Mémoire sur les verres. J’espère vous en envoyer bientôt un second, auquel je joindrai deux exemplaires de l’Ouvrage de M. de Condorcet[1], que vous n’avez point reçu ; il y en a un pour vous et un pour l’Académie. Vous aurez aussi bientôt le quatrième Volume de mes Opuscules, qu’on achève d’imprimer, mais où vous trouverez peu de choses qui puissent vous intéresser et que vous ne connussiez pas déjà. J’ai déjà mis sous presse le cinquième, qui paraîtra dans cinq ou six mois, et c’est à peu près toute mon occupation que de corriger les épreuves ; encore cette besogne me fatigue-t-elle beaucoup, car ma pauvre tête n’est guère capable d’application. Je dors si mal depuis quelque temps, que je ne me lève presque jamais avec des idées nettes, et il faut que, pour quelque temps au moins, je me résolve à végéter.

Vous pouvez être assuré que le prix de la Lune sera remis à l’année

    puis leur établissement presqu’à leur première expulsion, Madrid (Paris), 1768, in-8o. Simon-Nicolas-Henri Linguet, avocat et publiciste, né à Reims le 14 juillet 1736, mort sur l’échafaud à Paris le 27 juin 1794.

  1. Essais d’Analyse, 1768, in-4o.