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MÉCANIQUE ANALYTIQUE

dont le nombre sera égal à celui des variables et qui serviront, par conséquent, à déterminer toutes ces variables.

Chacune de ces équations représente, comme l’on voit, un équilibre particulier dans lequel les vitesses virtuelles ont entre elles des rapports déterminés ; et c’est de la réunion de tous ces équilibres partiels que se forme l’équilibre général du système.

On peut même remarquer que c’est proprement à ces équilibres partiels et déterminés que s’applique, sans exception, le raisonnement de l’article I de cette Section ; et, comme dans le cas de deux puissances on peut toujours réduire leur équilibre à celui d’un levier droit dont les bras soient en raison des vitesses virtuelles, on peut, par ce moyen, faire dépendre le principe général des vitesses virtuelles du seul principe du levier.


14. Lorsque la quantité ne sera pas nulle par rapport à toutes les variables indépendantes, les forces ne se feront pas équilibre, et les corps sollicités par ces forces prendront mutuelle.

Supposons que d’autres forces représentées par et dirigées suivant les lignes agissant sur les corps du même système, leur impriment aussi les mêmes mouvements ; ces forces seront équivalentes aux premières et pourront, dans tous les cas, être substituées à leur place, puisque leur effet est supposé exactement le même. Or, si ces mêmes forces en conservant leurs valeurs, changeaient leurs directions et en prenaient de directement opposées, il est clair qu’elles imprimeraient aussi aux mêmes corps des mouvements égaux, mais directement contraires. Par conséquent, si, dans ce nouvel état, elles agissaient sur les corps du même système en même temps que les forces ces corps demeureraient en repos, les mouvements imprimés dans un sens étant détruits par des mouvements égaux et contraires. Il y aurait donc nécessairement équilibre entre toutes ces forces, ce qui donnerait l’équation